Élu le 27 mars 2021 à la tête de la FFVoile, Jean-Luc Denéchau entre dans la 3e année de son mandat qui le mènera jusqu’au 31 décembre 2024. A quelques jours de l’Assemblée Générale 2022 organisée le 25 mars prochain, il nous évoque les projets en cours et les grandes orientations qu’il souhaite insuffler au sein de sa Fédération.
Dans quelques mois, la France accueillera les Jeux Olympiques de Paris, dont les épreuves de voile se tiendront à Marseille. Où en sommes-nous ?
« En effet, nous préparons activement ces Jeux Olympiques. À Marseille la marina est en construction. Le bâtiment principal accueille déjà le Pôle France Voile. Je viens de le visiter, il est magnifique. Nous avons un superbe outil de travail pour l’Equipe de France et les collectifs France, mais aussi pour nos espoirs et pour dispenser des formations. C’est un lieu parfait pour former nos futurs champions de 2028, 2032… Dans ce lieu, nous nous projetons vraiment vers l’avenir.
Par ailleurs, nous entrons vraiment dans la dynamique des Jeux Olympiques 2024 avec l'Equipe de France. Le comité de sélection a été mis en place, les candidatures ont été posées et d’ici quelques mois nous allons vivre le premier Test Event organisé par Paris 2024, tous sports confondus, véritable répétition générale des Jeux grandeur nature. Nous avons la ferme intention de « gagner en France », sur ce magnifique terrain de jeu de la rade de Marseille. Toutes les conditions seront réunies pour que nos champions se mesurent aux athlètes venus du monde entier. »
En dehors du haut niveau, le sport est également un formidable levier sociétal, notamment pour l’inclusion. La voile fait même figure d’exemple en termes d’initiatives…
« La voile est en effet un excellent sport pour favoriser l’inclusion. Je fais partie de ceux qui pensent qu’une fédération a un réel rôle à jouer, non seulement dans la performance sportive mais également dans la performance sociale. La FFVoile a mis en place un programme « La mer est à vous », dispositif de formation destiné à créer des vocations maritimes chez les jeunes éloignés de l’emploi. Pendant 5 mois, ils intègrent un club ou un établissement pour y découvrir la voile, mais surtout pour reprendre confiance en eux, se reconstruire et préparer un projet professionnel et, en cela, la voile est bien plus qu’un sport. Nous sommes accompagnés par l’APELS et l’AFPA et nous avons déjà accueilli dans nos clubs plus de 300 jeunes. Tous les secteurs de l’économie maritime sont concernés par ce programme qui acculture des jeunes à notre univers. Pour les clubs et les éducateurs, c’est très valorisant d’accueillir ces jeunes, d’être utile, de redonner du sens à leur travail. Cela leur permet également de mener des actions sociétales dans des périodes plus calmes. La voile, c’est aussi l’inclusion des personnes en situation de handicap. Plus de 14 000 pratiquants en situation de handicap naviguent pour le plaisir dans nos clubs qui organisent par ailleurs plus d’une centaine de régates Handivoile chaque année, permettant aux plus engagés de se préparer aux Championnats de France. 40 monitrices et moniteurs ont été formés en 2022 à l’accueil de ce public. En 2023 nous organisons la Semaine Nationale Handivoile et Handivalide qui aura lieu du 10 au 18 juin, véritable « semaine porte ouverte » pour celles et ceux qui souhaitent découvrir les plaisirs de la glisse sur l’eau.
La voile est une discipline jugée masculine du fait du faible nombre de participantes aux épreuves de course au large alors que la parité existe par ailleurs notamment en voile olympique. Qu’en est-il exactement ?
« Nous avons la chance d’avoir un sport qui peut se pratiquer sans distinction de genre. En course au large, la mixité se développe. Nous le voyons au travers de nombreuses initiatives telles que la Transat Paprec sur Figaro, qui se disputera pour la première fois en double mixte ou avec le retour du Tour Voile en équipage mixte. De même, je suis ravi de constater que sur la Plastimo Lorient Mini 6’50, plus de 80 équipages mixtes sont déjà inscrits.
Pour arriver à cette mixité, il intéressant de promotionner des événements 100% féminins où les femmes peuvent découvrir l’activité et naviguer entre elles. C’est l’objet de notre « WLS Trophy », circuit se composant de 10 épreuves 100% féminines. Tout cela permet à des femmes d’évoluer dans leur carrière sportive et ainsi d’accéder à la course au large au travers de projets comme Cap pour Elles sur la Transat Jacques Vabre, le Challenge CMB ou le skipper Macif. Nous sommes en train de construire de bonnes bases pour voir apparaitre de plus en plus de femmes sur les grandes courses dans les prochaines années.
La pratique de la voile est un loisir qui a le vent en poupe. Comment s’annonce la saison estivale 2023 ?
« Depuis le début de l’année, nous constatons un très bon démarrage dans la prise de licences. Cela fait deux années que la voile a le vent en poupe grâce au travail de nos clubs et établissements au travers de leurs offres de découverte et d’apprentissage de la voile. Les Français ont une vraie appétence pour les sports de plein air et en particulier le nautisme. Les nouvelles offres tel que la Wing ou bien le Slow Tourisme suscitent un réel engouement et de la nouveauté.
Notre sport progresse et évolue, nous sommes donc particulièrement attentifs à former de nouveaux moniteurs et monitrices pour répondre aux demandes de ces nouvelles pratiques. Nos clubs sont prêts à former tous les jeunes qui souhaitent devenir moniteur ou monitrice de voile, que ce soit pour la saison prochaine ou pour embrasser une carrière qui offre de nombreux débouchés.
Pour cet été tout est prêt, les écoles de voile seront au rendez-vous pour faire partager les plaisirs de la voile aux vacanciers, du jardin des mers pour les plus jeunes aux stages de croisière en passant par la découverte des nouveaux supports comme la Wing. »